Combiner les approches quantitatives et qualitatives pour définir des axes de prévention
Présentation de la thèse de doctorat en sciences et techniques des activités physiques et sportives (STAPS) de Maud Vanpoulle.
Ce travail de recherche a réuni un laboratoire de recherche en sciences sociales (Laboratoire sur les vulnérabilités et l’innovation dans le sport – L-ViS), la Fondation Petzl et Maud Vanpoulle, par ailleurs guide de haute montagne.
Crolles le 13 octobre 2022.
Je ne vais pas résumer cette thèse (la synthèse compte 40 pages et la thèse 383 pages) mais simplement faire quelques commentaires. Les documents sont téléchargeables ici.
Pour contribuer à une bonne connaissance des risques en alpinisme et ski de randonnée, trois sources ont été utilisées :
- La base de donnée sur les opérations de secours du SNOSM.
Le SNOSM est un observatoire interministériel hébergé par l’École nationale des sports de montagne (ENSM) basée à Chamonix. Il recense, valide et analyse les données sur les accidents émanant des trois corps de secours en montagne : PGHM, CRS et pompiers. - La base de données SERAC.
C’est le fruit d’une collaboration entre le laboratoire L-ViS, la fondation d’entreprise Petzl et le site Internet de partage d’informations entre montagnards camptocamp.org. C’est une base de données mondiale sur les accidents et incidents en montagne. - Une enquête sur le rapport au risque des alpinistes.
Un questionnaire auto-administré en ligne a permis le recueil de 2 100 réponses.
L’ensemble de ces données ont permis de dégager des statistiques sur : les circonstances des opérations de secours, le profil des victimes, les facteurs contributifs des accidents (observables ou sous-jacents), la combinaison des différents facteurs, les caractéristiques sociodémographiques et sportives, le rapport au risque des alpinistes, les taux d’accidents et les facteurs de risque, les profils d’accidentés et secourus, …
Les recommandation préventives
Comment traduire les principaux résultats de cette recherche en recommandations préventives ?
- Cibler en premier lieu la catégorie de pratiquants la plus secourue, la plus impactée et celle victime du plus de décès : les jeunes hommes de 20-29 ans.
- Porter une attention particulière aux risques de chute
La chute est le deuxième motif d’appel au secours derrière les situations de blocage. Mais le taux d’impactés est de 82,2 % en cas de chute, quand il est seulement de 24,3 % dans les situations de blocage. - Se concentrer sur l’appréciation des risques, la prise de décision et la vigilance.
- Construire des formations intégrant et questionnant la place du risque dans la pratique de l’alpinisme.
- Promouvoir les démarches de partage d’expériences.
- Améliorer les outils de recueil de données secouristes et d’un lexique commun à toutes les unités.
L’assistance était nombreuse et diversifiée : secouristes, guides, ANENA , ENSA, STAPS, employés de Petzl, FFME, FFCAM, FSGT….