Nous étions 6 participants pour cette randonnée itinérante de 5 jours dans les montagnes pyrénéennes. Partis de la Haute-Ariège, nous avons rejoint les Pyrénées-Orientales, pour revenir en boucle à l’Hospitalet sous l’Andorre, lieu de notre départ. “Wild and coocooning”, l’itinéraire nous amena à gravir les sommets sud et nord du Puig Péric (2810 m) puis el Petit Peric (2690 m) : ce fut la trilogie des Pérics.
L’Hospitalet – refuge des Bésines. Samedi 31 août 2019
Etape de 3 heures, 8 km, 700 m de dénivelée +, pour remonter le vallon des Bésines, via la crête du Tos Bessateil et l’étang bucolique des Bésines ; au passage, la Jasse du Pla fait de l’oeil à nos amis de “Tous à Poêle” ; nous rejoignons le refuge du Club alpin français des montagnards Ariégeois ; le site autant que l’accueil sont charmants ; après s’être désaltérés et sustantés, nous allons , légers, découvrir plus haut la Porteille des Bésines (2333 m) ; en regardant en contrebas, du côté de Mérens, nous croyons discerner avec les jumelles,des chevaux noirs de Mérens ; ou, ne seraient-ce pas plutôt des vaches noires d’Hérens ? Le suspense demeure !
De retour au refuge, observation des isards et moutons, sous la houlette des gardiens, avant un bon repas. Nous voilà déjà immergés dans l’ambiance des pins à crochet, des tourbières et des chaos rocheux de gneiss.
Refuge des Bésines – lac des Bouillouses . 1er septembre
Lever vers 6 h 30, pour l’étape franchissant la Portella de Lanos (2500 m), variante au parcours classique ; depuis ce col, on plonge directement vers l’Estany de Lanos par des pentes fleuries de bruyères ; pause à la cabane de Sola en bordure de ce vaste étang ; on le longe agréablement jusqu’à la cabane de Rouzet où quelques vaches gasconnes patûrent ; les gouttes de pluie nous accueillent à la Portella de la Grava atteinte par des prairies en pente douce. Fort heureusement, nous avons à peine le temps de sortir sursacs et capes de pluie, à nouveau le soleil se pointe !
Nous atteignons le Lac des Bouillouses après 10 km dans le large vallon du Rec de la Grava et de la Têt ; cette zone est particulièrement propice à la marche tranquille ; les pins à crochet forment des abris pique-nique idéaux pour déguster, qui le sandwich bacon-fromage, qui la purée mousseline aux sardines ; chacun partage ses trésors gastronomiques, la sieste s’impose, rien ne presse ! Mais avant de considérer l’étape comme terminée, nous devons enfin arpenter le sentier très chahuté qui longe le lac, ayant un petit air de ressemblance avec la forêt de Fontainebleau.
Ça y est ! nous traversons le barrage du lac des Bouillouses et rejoignons nos pénates, le gîte de l’Auberge du Carlit. Des pluies torrentielles rafraîchissent l’atmosphère, mais le repas du soir nous réchauffe, en compagnie des randonneurs de tous poils.
Lac des Bouillouses – refuge des Camporells. 2 septembre
Ce fut , à mon avis, la plus belle étape du tour. Après un solide petit déjeuner, nous sommes partis pour atteindre les Pérics, en musardant par le lac d’Aude très reposant et la cabane de la Balmetta, d’où nous apercevions, dans toute leur splendeur, les 2 sommets convoités. De belles prairies parfois environnées d’arbres gris, témoins de feux passés, puis d’harmonieuses courbes conduisant au versant sud du Petit Péric firent la transition avec les pentes plus minérales du col des Pérics ; on y découvrait, avec des roches et des sols rouge bordeaux, des roches ardoisières grises décorées d’inclusions ovales ; une curiosité locale !
Éboulis du col et arête escarpée du Puig Péric sont accessibles par une trace assez marquée, qui débouche au sommet décoré d’ une belle croix en fer forgé. Vue à 360° sur la Cerdagne, le Capcir, les Camporells et leurs innombrables étangs, le secret Estany blau enchâssé sous le Puig de la Cometta d’Espagne. Retour au col et brève montée au Petit Péric, vue plongeante sur les Camporells, et dégringolade par une sente extrêmement raide jusqu’aux replats tout verts ; c’est un enchantement pour atteindre l’Estany del Mig, au bord duquel se trouve le refuge des Camporells, notre hébergement du soir. La réglementation y est assez stricte, par sa situation en zone naturelle protégée, mais l’ambiance est décontractée ! Les pins à crochet et leurs troncs chahutés par les vents du nord forment un premier plan apaisant.
Au total, 800 m de dénivelée +, 13 km environ.
Refuge des Camporells _ refuge d’en Beys. 3 septembre
Après 700 m de dénivelée + (détour par l’Estany del Diable) et 13 km, nous serons revenus aujourd’hui en Haute- Ariège. Les reliefs d’abord tranquilles nous conduisent vers la zone dite de “La Pierra Scripta” ; nous surplombons l’Estany del Diable, véritable bijou diabolique, à la recherche de ces écritures et signes préhistoriques qui nous resteront, hélas, cachés ; mais cette variante nous procure la joie de voir courir les jeunes marmottes et traverser une belle harde d’isards, avant de remonter au Pic de Mortiers (2605 m). Sur les crêtes, nous atteignons le Pic puis le col de Terrers ; un dernier coup d’œil au Capcir, à l’est, et nous basculons sur le versant ouest très raide de la vallée de l’Oriège. Vaste replat tout vert, le fond de cette vallée constitue le cœur de la Réserve Naturelle de Faune d’ Orlu.
La Jasse de Dela nous accueille pour un casse-croûte au soleil, avec sieste et gazouillis de la source. Nous rejoignons le refuge d’En Beys par un merveilleux sentier-balcon traversant le Passage de Mortès très escarpé, pour finir en commun avec le GR7. Le site des étangs d’En Beys est bien montagnard, et nous apprécions le confort du refuge, les parasols, les bières, le repos dans l’herbe : le bonheur, quoi !
Refuge d’en Beys – l’Hospitalet près l’Andorre. 4 septembre
Dénivelée + de 550 m pour rejoindre le col de Coma d’Annyell, en nous faufilant dans la vallée encaissée de Faury ; là encore, gneiss et étangs jalonnent le parcours ; au col, vue élargie sur le lac du Lanoux et le Pic Carlit.
Nous amorçons la longue descente passant par Clots de les Bacivelles, son minuscule étang bleu turquoise, son chalet d’alpage et son jardin miniature ; le vallon de la Coume d’Agnel et son ruisseau nous incitent à une pause-repas parmi les séneçons. La suite et la fin de l’aventure se déroulent tranquillement, engendrant quelques sensations bouillantes pour la plante des pieds et l’adieu au “wild” dans le sentier forestier surplombant la vallée de l’Ariège.
A 11 km de la Coma d’Annyell et 1100 m plus bas, nous voilà rendus à la civilisation, au village de l’ Hospitalet sous l’Andorre. Nous trinquons joyeusement : “Vay, vay ! et Au-revoir ! “
Participants : Alexia, Florence, Dominique, Geneviève, Christian, Daniel.