Arvillard recèle des pépites en matière de sentiers et sites “naturels”, tout près du centre du village, cachées au sein de deux collines fétiches, le Mollard (757 m) et le Mont Pezard (717 m), gravies par une grimpette d’environ 250 m depuis la place Saint Roch.

S’ il existe des chemins larges et connus de tous pour les gravir ou en faire le tour, on découvre au fil des escapades, ce que Sylvain Tesson a nommé “les chemins noirs” : des sentes traversant gaillardement les flancs abrupts des forêts, des traces de bêtes au sein de la forêt, parfois pas de trace réelle mais celle qu’on crée en la découvrant.

Sur des tapis de feuilles mortes crissantes, sur les bogues piquantes, sur la glaise ocre ou encore sur les roches moussues, on monte, on traverse, on descend, au gré de ses envies ou au fil des possibilités; les chênes, les hêtres, les châtaigniers, les résineux, les houx, forment un environnement assez magique, aux formes et couleurs changeantes; une plante discrète hier présente fièrement ses fleurs aujourd’hui, certaines espèces ont colonisé les sous-bois, c’est un tableau enchanteur qui se déroule sous nos yeux : orchidées sauvages, grémil, ail des ours, myosotis, populages des marais, lamiées, et tant d’autres !

Je vais vous parler du Chemin de la Bayette, sur le versant sud-ouest du mont Pezard.

Démarrant au croisement chemin des Côtes / sentier de Rôbe (575 m), en venant du centre d’ Arvillard, il descend à l’ouest. A l’altitude 470 m, un embranchement offre 3 possibilités : descendre à droite jusqu’à Détrier , à gauche au bord du Bens impétueux, ou remonter en face au plateau de Barret (506 m). De ce paisible plateau herbacé, on voit sur la face sud-ouest du mont Pezard, une barre rocheuse d’environ 250 mètres de long et 15 mètres de haut. Nous allons la découvrir, Daniel et moi, avec chaussures et bâtons de randonnée !

Peu avant l’embranchement, nous avons repéré une trace de bêtes sur la droite, montant vers les rochers qu’on devine, du moins avant la feuillaison. Bien escarpée, elle donne accès au pied de la barre rocheuse (alt 530 m). On peut longer le bel ensemble de roches ocre feuilletées avec toits et fissures, en allant vers le nord, et ainsi rejoindre l’Hermitage par une trace en dévers délicate ; ou rallier par une sente qui remonte vers le nord-est, les ruines de la ferme du Châtelard, le long du chemin de Rôbe. Dans les 2 options, garder le pied alpin !

Quant au sentier continuant jusqu’au Bens, le chemin des contrebandiers, il longe de magnifiques sous-bois et des ruines (remarquable construction en pierres sèches). Le Bens est traversable ici (360 m d’alt.) à gué aux basses eaux ; un sentier sur l’autre rive ramène à la route départementale 209.

Oui, l’aventure est à 2 pas de chez nous !

A l’est d’Arvillard, le hameau du Molliet et l’ oppidum du Mollard s’atteignent par différents itinéraires, balisés ou pas. Par le chemin des Chevreuils, les Varandes, puis une montée directe dans les bois, on découvre le raide vallon du Joudron, des murets et ouvrages de pierres sèches, des cabanes vivantes ou en ruines et les tapis de mousse et fougères. Retour à la civilisation par le hameau de Montlevet, le sentier des Biches et “La Directe” de La Chaz, plutôt en milieu d’après-midi, pour bénéficier du soleil.

Ce sont les pépites d’or pierrues, héritage des générations passées et cadeau de Dame Nature !

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