Itinérance du 16 au 24 juillet 2024
“Il était une fois, six copains de l’association Belledonne Sports Nature, réunis pour traverser de refuge en refuge la frange nord du massif de la Vanoise, sous l’oeil des grands glaciers (consultation des cartes IGN TOP 25 : 3534 OT et 3532 ET)
Le walking team était composé de : Chamois serviable (Bérénice), Père pas l’nord (Daniel), La Maîtresse des horloges (Sigrine), le Traileur infatigable (Alain), la Souriante trésorière (Fabienne), Marmotte plan-plan (Geneviève).
Pour résumer les choses, les crampons à neige ont “pris l’air”, le porte-monnaie s’est allégé de 708,55 euros (bières et pique-niques ” taboulé“ compris), les cinq sens fonctionnèrent à plein, la camaraderie fut là, et tout fut rendu possible, car chacun joua un rôle utile à un moment donné. Sans oublier Pierre, Virginie, Thierry, Dominique, associés à l’aventure d’une façon ou d’une autre !”
Jour 1 – Le grand départ
Le périple débute par le voyage en train jusqu’à Moûtiers (durée 1 h 20 depuis Chambéry) puis en bus et navettes vers Méribel-Mottaret (durée 1 h 10).
Depuis Méribel (1750 m), l’étape jusqu’au refuge du Saut (2126 m) démarre sous un soleil supportable au-dessus du lac de Tuéda. Premier pique-nique sous les ombrages, avant la remontée du vallon du Fruit. Dans cette réserve naturelle du Plan de Tuéda, premières fleurs, premiers émerveillements !
8 km, +568 m, -39 m, 2 h 30 environ.
Jour 2 – La cargneule ocre du col Rouge
Après une remontée dans cette roche calcaire sculptée par l’érosion et contournement d’un névé, nous débouchons au col Rouge (2731 m). La descente assez abrupte se fait dans les mêmes tonalités d’ocre-beige jusqu’à rejoindre le GR 55 aux ruines de Frétarbe (2008 m), le long du Doron de Valpremont. L’arrêt au refuge du Roc de la Pêche (1911 m) permet de recharger les batteries avant la longue et magnifique remontée au refuge de la Valette, parmi les rhododendrons ferrugineux. Le torrent des Nants déborde, sa traversée est épique ! La dernière grimpette nous amène sous le Roc de la Vieille Femme, et enfin au refuge de la Valette (2554 m). Du monde, des yourtes blanches, un aperçu de notre départ de demain par le col du Tambour, du soleil, des bières…
16 km, +1463 m, -901 m.
Jour 3 – Les schistes gris du Grand Marchet
Afin d’éviter un raide névé au Roc du Tambour, nous démarrons en direction du bucolique col du Tambour (2606 m) ; descente dans le cirque du Petit Marchet et ses cascades “en voile de mariée” jusqu’à 2392 m ; on remonte au col du Petit Marchet (2543 m) par une sente très raide ; une traversée dans l’austère cirque du Grand Marchet et ses torrents débordants nous conduit au col du Grand Marchet (2490 m). Le début de la descente est raide sur des lames de schistes ; suit un sentier assez débonnaire dans le cirque du Dard, avant un court passage technique de désescalade (échelons, chaînes) le long du torrent du Dard ; vers le cirque de l’Arcelin (1881 m), nous bifurquons à l’est pour remonter au refuge du col de la Vanoise (ex Félix Faure 2531 m) par les ruines des chalets de l’Arcelin. Au lac des Assiettes (2469 m), la Grande Casse apparaît, époustouflante ! Le replat du refuge est propice à une séance “collective” d’étirements et sieste au soleil !
10 km, +975 m, -915 m.
Jour 4 – Ah, les Vaches ! on a marché sur les eaux…
Après avoir traversé à gué le lac des Vaches sur la remarquable allée dallée (2318 m), nous avons cheminé sur le GR55 jusqu’au Pont de la Glière (2010 m). Nous avons atteint le col de Leschaux (2564 m) au terme d’une marche sportive avec “coup de cul” et chaînes sur un sentier bien tracé dans des pentes raides couvertes de myrtilliers sauvages. La descente d’abord glissante et caillouteuse se transforma en parcours “nordique” avec cairns esthétiques et parfois renoncules glaciaires discrètes ! Le refuge du Grand Bec (2405 m), niché dans un collet, était rustique et convivial. La soirée fut émaillée d’appréciations sur l’étape du lendemain, prévue par les abords de la Pointe de Méribel, et décrite comme “très raide et vertigineuse”.
11 km, +847 m, -776 m.
Jour 5 – Les gallinettes cendrées
L’objectif était donc de rejoindre le col des Gallinettes (non nommé sur la carte, 2745 m), situé entre la Pointe de Méribel et la Becca Motta, par un sentier tracé à flanc, globalement direction N puis NE. Le sentier, remarquablement restauré par des montagnards du coin, s’avéra d’abord assez “technique”, avec traversée facile d’un névé pentu. Passée la bifurcation avec le sentier venant de Plan Fournier, là où prairies vertes et fleurs jaunes dominaient, la pente se redressa insensiblement, certaines portions étaient bien glissantes ; ensuite, les chaînes installées en continu rendirent l’accès au col aisé et sécurisé. Et là, notre récompense : un vaste panorama, des pentes enneigées de faible inclinaison ! La descente par le Passage de la Grande Marianne nous réserva un petit mur de désescalade, avant de rejoindre le sympathique refuge du Plan des Gouilles (2350 m).
5 km, +483 m, -541 m.
Jour 6 – La caverne d’Ali Baba
Temps gris pour descendre le matin depuis le refuge (- 900 m), par le bois de la Taillette, jusqu’au refuge du Bois (1480 m) à Champagny-le-Haut ; ce haut lieu de la brocante nous permit d’éviter la pluie et de passer la fin de la journée en repos complet ou petit crapahut, en découvrant les 1000 trésors et livres décorant les lieux.
4 km, -905 m.
Jour 7 – Brume et bouquetins
Nous remontons tranquillement le vallon du Doron de Champagny jusqu’à Laisonnay d’En Bas (1560 m). Bifurcation plein nord le long du ruisseau du Py, avec une belle dénivelée sous cascade nous amenant à la Montagne du Vallaisonnay. Les gentianes à fleur jaune prolifèrent. Le refuge de Plaisance nous accueille pour une pause chocolats chauds, avant que nous ralliions le col du Plan Séry (2609 m), ayant traversé un vaste replat “steppique” où quelques bouquetins s’ébrouent. Il n’y a plus qu’à… dégringoler au refuge d’Entre le Lac (2160 m) où nous partagerons la fin de journée avec moult randonneurs joyeux dans les stalles voûtées aménagées en dortoirs et salle à manger. Le lac de la Plagne est propice à une courte baignade et balade vespérale.
13 km, +1285 m, -413 m.
Jour 8 – Ambiance haute montagne à la Sachette
Sur les conseils du gardien du refuge, nous prenons un itinéraire”bis” (sentier du col de la Tourne, puis traversée plein nord entre les Creux de la Sache et le Plan de la Sache avec le chalet de la Sache à 2397 m, dans des vallonnements fleuris hors sentier) pour accéder au col de la Sachette (2713 m). L’accès au col est splendide, le sentier parmi les éboulis amenant à des “flammes de pierre” ocre clair ! La descente dans le vallon de La Sache est de plus en plus verdoyante et nous profitons d’un torrentelet aux eaux fraîches pour casse-croûter et roupiller. Paradis ! Passés les chalets de la Sache d’En Haut, à 2070 m environ, nous traversons le ruisseau de la Sachette pour nous retrouver sur sa rive gauche. On remonte alors plein nord vers les Rochers de la Grande Parei. Le sentier à flanc, avec vue sur le barrage de Tignes et nombreuses ondulations, mène insensiblement (avec contournement d’un névé en pont sur le torrent) au refuge de La Martin (2154 m). Ambiance très sympathique, bucolique et reposante… sous les impressionnants séracs du glacier de la Martin, situé sous le Dôme de la Sache !
14 km, +746 m, -622 m.
Jour 9 – Le retour
On descend à La Gurraz (1610 m) par une piste accessible au quad de la bergère ! Sous ce hameau très fleuri, un sentier passant par la chapelle du Chazal nous rapproche de la route D 902 en franchissant l’Isère par le pont de la Gratte. Une sente étroite en rive gauche de la route nous descend jusqu’à l’altitude 1346. Enfin, ayant testé sans succès une deuxième sente, nous atteignons La Thuile (1250 m). De là, en auto-stop puis par le train de Bourg-Saint-Maurice à Chambéry, nous rejoignons nos pénates.
9 km, +73 m, -973 m.
7 commentaires
Fabienne · mar. 30 Juil. 2024 à 16 h 17
Compte rendu bien détaillé, merci Geneviève,ça donne envie d’y retourner !
L’année prochaine dans les Dolomites !
Anonyme · mar. 30 Juil. 2024 à 16 h 24
De la jolie prose ! Merci Geneviève !
Ghislaine Revol · mar. 30 Juil. 2024 à 23 h 14
Quel beau périple, les photos sont magnifiques et les commentaires bien sympathiques.
Merci pour le partage.
Anonyme · mer. 31 Juil. 2024 à 17 h 00
Comme toujours, on voyage avec vous en mots, et par monts et vallées. Un bien beau périple que vous avez fait là !
Bravo à toute l’équipe.
Et merci pour le temps passé pour ce partage.
berenicegulmann · mer. 31 Juil. 2024 à 18 h 24
Merci infiniment Geneviève pour ce commentaire juste , pertinent avec des envolées qui nous ramènent à ces moments d’efforts et de bonheur! Bon été à tous!
Pierre · jeu. 1 Août. 2024 à 9 h 16
Merci Geneviève pour ce beau récit et pour les photos ! Bravo à toute la troupe 🙂
Genest · lun. 12 Août. 2024 à 19 h 06
C’était top. On recommence l’année prochaine !
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